Tout comme ailleurs dans le monde, le secteur du numérique présente plusieurs leviers de développement aux nations qui y investissent. De la digitalisation des exploitations des ressources naturelles, des institutions financières au services douaniers et autres, le numérique s’étend partout et le secteur de l’éducation ne reste pas loin du viseur.
En RDC, le lien entre le numérique et l’éducation est encore mou mais pas inexistant. On note beaucoup d'initiatives d’ordre privé de la part des entrepreneurs et sociétés de renom qui tentent, à leur manière, de remédier aux obstacles liés à l’enseignement. Cependant, sans appui majeur de l’État, les défis restent de taille. On cite d’abord le faible niveau d’infrastructures qui ne permettent pas un excellent accès à Internet, ensuite vient la faible connaissance des enseignants aux pratiques informatiques de base ; notamment ceux des zones rurales. Enfin, il y a le faible outillage des établissements éducatifs en matériels informatiques. De quoi ralentir, voire de freiner, le rêve d’atteindre cette éclosion.
Et pour sauver la face, l’État laisse percevoir une stimulation de son côté. On constate premièrement la création d’une structure rapprochée du peuple telle que l’Agence pour le Développement du Numérique (ADN), créée en 2022 avec pour but de participer à la conception, la programmation et l’implémentation des grandes orientations des stratégies globales des réformes relatives à la promotion, au développement et à la généralisation des activités du numérique dans le pays afin d’impulser et d’accompagner la matérialisation de la transformation numérique et de booster l’inclusion tout en réduisant la fracture du numérique (Tel qu’il nous a été signifié par l’agence). Deuxièmement, nous avons le Plan National Numérique Horizon 2025 lancé en Septembre 2019 (année du lancement de la gratuité de l’enseignement de base).
Puis vient divers projets d’appui à l’éducation en lien avec le numérique tels que OPTsolution, logiciel informatique pour lutter contre la falsification des diplômes et attestations de réussite dans des écoles et www.secoperdc.com dont le but est d’aider dans la géolocalisation des établissements scolaires publics et privées agréés. De quoi y percevoir une contre-attaque de l’État pour marquer sa présence et se faire valoir dans ce sillage où il manquait plus d’un.
Toutefois, au vue de l’immense demande que requiert le Capital humain en RDC, ces efforts sont appelés à se multiplier ; car à ce jour, selon des informations nous parvenant de l’Unesco et par grappes à indicateurs multiples (MICS 2018), seulement 0,5% d’écoles primaires et 0,4% d’écoles secondaires possèdent des ordinateurs en parallèle d’un pays où l’accès à Internet reste minime.
Pays d’Afrique centrale avec près de 100 millions d’habitants et plus de 31 millions d’élèves, la République Démocratique du Congo a un défi de taille pour asseoir l’inclusion du numérique dans son système éducatif. Et s’agissant de ce, un accent particulier y est mis avec des partenariats qui se multiplient à l’échelle internationale et par le gouvernement Suminwa (investi en Mai dernier) dans son programme d’action. De quoi mettre l’eau à la bouche et à espérer.
Cliver Bosoki
Kommentarer