Depuis une décennie déjà, la concurrence dans le milieu bancaire devient très rude sur le marché congolais. Ayant perçu un énorme potentiel qu’offre la RDC à travers son capital humain croissant ainsi que le développement des technologies et des produits financiers adaptés aux besoins locaux, un flux important des institutions financières privées veulent avoir leur part du gâteau.
Selon les données recueillies auprès de la Banque Centrale du Congo (BCC), le territoire congolais compterait à ce jour près de 15 banques privées agréées sur son sol, un nombre croissant comparé aux années antérieures ; ce qui influent sur l’inclusion financière d’un grand nombre de population. À ce jour selon un rapport du Ministère des Finances en 2022, le taux de bancarisation qui mesure le pourcentage de la population adulte de plus de 15 ans détenant un compte dans les banques et institutions de microfinance est passée de 3,5% en 2010 à 14,8% en 2021, avant d’atteindre 17,4% en 2022. Cause : la stabilisation du cadre macroéconomique, la simplification des conditions d’ouverture des comptes et la bancarisation de la paie des agents et fonctionnaires à partir de 2011, ont largement contribué à l’augmentation significative des comptes bancaires.
Et face à ce potentiel, même les réseaux de téléphonie mobile s’en mêlent. En effet, on dénombre que tous les réseaux de téléphonie mobile opérant en RDC proposent à leurs clientèles des services de mobile-money. Jugée simple et efficace, cette option offre une alternative d’accessibilité aux consommateurs congolais de toute zone en leur évitant des longues files d’attente et autres tracas tant décriées dans les banques. Ce qui concoure à une progression et adhésion de masse de la population à ces moyens de paiement électronique. De quoi alimenter la guerre, car face à cette adversité, on constate que les banques aussi ne restent pas les bras croisés.
Toutefois, si on se referait à la cotation moyenne accordée à l’Afrique subsaharienne en 2024 en termes d’inclusion financière qui est de 55% selon des canaux officiels, nous dirions que le secteur bancaire sur le territoire congolais a encore une longue marche à effectuer. On note principalement le défi lié à l’insuffisance des infrastructures technologiques et financières adéquates pouvant permettre un excellent accès bancaire à tous les congolais, notamment ceux des zones enclavées (rurales), en deuxième lieu vient les inflations connues au cours de ces sept dernières années, ces qui affectent significativement la valeur de la monnaie et réduisent par conséquent la capacité d’épargne de la majorité des gens ; puis en dernier lieu vient le défi lié aux préjugés qui existent encore sur le secteur en RDC puisque les raisons d’instabilité économique et politique font craindre à la plupart des congolais sinon à la majorité desdits « revers » qui peuvent subvenir dans le secteur en cas de crise.
Néanmoins malgré tous ces défis, l’évolution du secteur bancaire au cours de ces dix dernières années presente un large bilan positif et ses phares quant à l’avenir restent au vert. Le secteur dans son ensemble présente des opportunités d’éclosion significative parmi lesquelles on note la digitalisation des services financiers ouvrant ainsi une marge de manœuvre quant au contrôle et à la traçabilité des échanges financiers sur toute l’étendue du territoire national.
Cliver Bosoki
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