Encore 5 ans. Disons mieux : encore 1.825 jours pour enclencher des miracles en faveur de l’entrepreneuriat congolais. Réélu par un vote sanction, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la RDC, demeure déterminé à promouvoir l’entrepreneuriat congolais, secteurs confondus, toutes catégories d’acteurs sans exception. En soutien à cette vision salvatrice, il y a de quoi réfléchir et indiquer les axes prioritaires sur lesquels se pencher pour atteindre cette cause au cœur des nationaux et l’assainissement d’un climat des affaires propices aux investisseurs.
Probité des animateurs et mise en oeuvre d'organes
Ces cinq dernières années nous ont livré des théâtres au sein des entreprises et structures publiques.
Des nominations aux rebaptisations de certains organes, en passant par la formation des entrepreneurs, ce fut un film sur lequel l’on peut se replonger pour déceler, tant soit peu, les forces et les faiblesses des acteurs y impliqués.
Dans ce feuilleton, il s’y observe malheureusement les suspensions de quelques Directeurs Généraux tels qu’au Fonds de Garantie de l’Entrepreneuriat au Congo (FOGEC) et à l’Agence Nationale pour la Promotion des Exportations (ANAPEX).
A cet effet, l’un des dés majeurs est celui de veiller sur la désignation des animateurs dont la probité morale, le parcours antérieur et les intentions de direction convergent à l’idéal d’un État qui contrôle, régule et assure le développement de ses secteurs.
A cela, rajouter la nécessité d’un plan de gouvernance clair pour chaque établissement avec pour priorité première la promotion de l’entrepreneuriat et l’investissement local.
La sous-traitance dans tous les secteurs
Mines, télécommunications, compagnies aériennes, sociétés hydrauliques et électriques... sont les quelques secteurs sur la ligne de mire de l’Honorable Miguel Kashal Katemb, Directeur Général de l’Autorité de Régulation de la Sous-traitance dans le secteur Privé (ARSP).
Plus d’une année après sa désignation, le DG Kashal a envoyé les Officiers de Police Judiciaire de l'ARSP dans les sociétés minières pour un contrôle rigoureux de l’application de la Loi sur la sous traitance. Une action à saluer, mais pour combien de temps ?
Pour certains, multiples comme les étoiles dans le ciel, il serait difficile d’éradiquer ce fléau, en si peu de temps, dans ces sociétés minières qui exploitent les richesses du sous-sol parfois dans l’irrégularité, voire la clandestinité et la complicité des dirigeants.
Par conséquent, les voix se lèvent pour réclamer un échéancier clair dans cette lancée étatique pour ne pas s’y éterniser longtemps. De plus, rallonger la liste des secteurs pour le contrôle de cette Loi qui sécurise les sous-traitants en RDC à l’instar de la santé, de l’immobilier, de la relation-client, etc.
De l'informel au formel
Face aux entrepreneurs locaux au cours d’une matinée d'échange, le vendredi 29 avril 2022, Anthony Nkinzo, Directeur Général de l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANAPI), décriait qu'environ 95% des entreprises congolaises sont encore dans l’informel.
A ce jour, la nécessité de la formalisation des entreprises s’impose à tous pour l’émergence d'une société entrepreneuriale et contributive à l'économie du pays.
Au regard des dispositions prises, ce passage obligé doit être engagé par l’Agence Nationale pour le Développement de l'Entrepreneuriat Congolais (ANADEC) notamment, par des campagnes de sensibilisation, l’enregistrement de ces entrepreneurs, leur recyclage au moyen des formations professionnelles et leur croissance par des appuis techniques et financiers.
Cap vers la consommation locale
Ici et ailleurs, le plaidoirie de la consommation des produits locaux par les nationaux n’a baissé d’un cran. Mais malheureusement, se heurte à l’obstacle de sa consommation à grande échelle. Selon les informations recueillies par votre Magazine, l’obstacle se fonde sur le doute de la production, la conservation et la présentation des produits locaux.
Pour y remédier, quelques experts préconisent l’intervention de l’Agence Nationale pour la Promotion des Exportations (ANAPEX) dans l’accompagnement des entrepreneurs sur des notions de packaging. Ce, afin d'améliorer la vente des produits à l’interne ainsi qu'à l'externe.
Circulation des produits à travers le pays
De Kinshasa à Lubumbashi, en passant par le Grand Bandundu et le Grand Kasaï, le tronçon routier est impraticable. N’eût été l'axe aérien, il n'y aurait certainement pas eu de déplacement entre ces zones et tant d’autres à travers le pays. Pourtant, le tronçon routier en RDC mérite d'être amélioré pour faciliter la circulation des produits à travers le pays.
A cela, bien sûr, il faudra rajouter la réhabilitation des voies ferrées. Une manière de répondre à l’interpellation de Henry Morton Stanley : “ Sans le chemin de fer, le Congo ne vaut pas un penny ”.
John K. Ngoyi
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