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Zoom sur l'état du secteur informel en RDC

  • Cliver Bosoki
  • 21 oct. 2024
  • 3 min de lecture

D’un point de vue économique, le secteur informel dans son ensemble désigne toute activité commerciale non régulé par l’État. Et, statistiquement, en RDC, ceci s’avère être le chef d’orchestre même de l’économie ; car, selon un rapport de l’Institut National de Statistique paru en 2019, l’informel occuperait à lui seul près de 99,3% des unités économiques tournantes au sein du pays dont la majeure partie, seraient des micro-entreprises.



Majoritairement dominé par les femmes, ce penchant porté vers l’informel est, pour elles, loin d’être une tendance. Il renferme en lui plusieurs raisons qui contraignent la majorité des femmes à ne suivre que cette voie. On note en premier lieu le manque de formation adéquate en entrepreneuriat, ensuite vient l’ignorance des notions nécessaires pouvant permettre à ces femmes de mieux développer leurs activités d’après les normes requises, et enfin, il en résulte de la conception entrepreneuriale pour ces femmes ; car pour la plupart d’entre-elles, l’entrepreneuriat n’est qu’un outil de gagne-pain leur permettant de se dépanner aux urgences du quotidien.


Par ailleurs, les femmes ne sont pas les seules à remplir ce secteur, on note aussi un flux assez dense des jeunes en quête de survie dont la tranche d’âge varie entre 18-30 ans et qui migrent vers ce secteur ; notamment ceux des zones rurales. Quel en est la cause ? Le taux de chômage assez élevé, l’enclavement de certains territoires menant ainsi à des inégalités de développement au sein de l’étendue du territoire national, ce qui entache durement certaines activités commerciales ; et aussi à l’en croire, le manque d’appui et d’accompagnement assez accru du gouvernement et des institutions financières dans les initiatives privées.

 

S’agissant de ce dernier, on note une nette amélioration des efforts fournis par l’État pour remédier à ce problème dont décrient la majorité des jeunes ; entre autres avec un certain nombre des reformes opérées au cours de ces cinq dernières années dans le domaine tel que la sous-traitance avec la mise en avant de l’Autorité de Régulation de la Sous-traitance dans le secteur Privé (ARSP) dont les actions consistent à planifier, contrôler, concevoir et proposer des réformes en matière de sous-traitance dans le secteur privé afin de concevoir et de mettre en œuvre une politique de suivi national et sectoriel, des contrats de mise en œuvre des objectifs pour la réglementation des activités de la sous-traitance privée. Il y a également un net mouvement des entreprises publiques sous l’égide du Ministère de l’entrepreneuriat dont les partenariats collaboratifs se multiplient en vue de remédier aux problèmes liés aux financements et à l’accompagnements des jeunes entrepreneurs ; à l’instar du protocole d’accord récent signé entre le Fonds pour la Garantie de l’Entrepreneuriat au Congo (FOGEC) et le Fonds pour la Promotion de l’Industrie (FPI) dont le but est d’octroyer des crédits pouvant aller jusqu’à 100.000$US aux jeunes entrepreneurs dont l’âge varie entre 18 et 35 ans. Une première depuis des lustres.



Néanmoins, au vue d’une population immense de près de 100 millions d’habitants et dont la croissance pourrait dépasser les 120 millions d’ici 2030, ces efforts sont appelés à se multiplier afin de permettre un développement du climat des affaires plus cohérent et inclusif.

 

Une récente étude menée et approuvée par les étudiants de la Haute École de Commerce de Kinshasa (HEC/Kin) en l’année 2024 a démontré aussi que la plupart des entrepreneurs migrent vers le cadre non légal en raison des coûts liés aux taxes jugées ‘trop élevées’ et des tracasseries que subissent les entrepreneurs par quelques agents de l’État lors des procédures qu’ils entament pour légaliser leurs activités. En effet, cette étude stipule que la plupart des PME florissantes à Kinshasa bénéficierait d’un privilège de lobbying de la part de quelques mains fortes et seraient par conséquent à l’abri des certains tracas fiscaux.

 

Cependant, de mauvaise foi il en résulterait de mettre l’État à la source de toutes les contraintes liées à l’entrepreneuriat en RDC. Car, en effet, un constat effectué par notre rédaction atteste que certains entrepreneurs bien qu’étant en mesure de légaliser leurs activités, optent pour le cadre informel en vue d’échapper au control fiscal et par conséquent, masquent et accumulent ‘illicitement’ leurs avoirs (bénéfices). Ce qui en effet opère des lourdes conséquences sur le trésor public.

 

Terre d’opportunités et d’investissements fructueux, la RDC est longtemps vantée pour ses multiples avantages qu’elle offre en matière d’investissements. Avec un code des investissements moins sévère et attractif, en plus d’un Capital humain croissant, la RDC possède à sa guise tous les leviers nécessaires pour devenir une adresse incontournable en matière économique. Toutefois d’après tout ce qui s’observe sur terrain actuellement, la question se pose : Où en sommes-nous ? Les phares seraient-ils au vert ou rouge ?


Cliver Bosoki

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